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La croissance des chaînes FAST au Canada

Jo Loup 24 août 2023 14:41:32
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Le paysage télévisuel est en constante évolution. Ces dernières années, nous avons assisté à une forte augmentation des abonnements aux services de vidéo en streaming avec l'essor de Netflix et d'Amazon Prime Video. Cependant, alors que les gens se lassent de payer plusieurs abonnements à la fois, les services de diffusion en continu gratuits tels que les chaînes FAST gagnent en popularité.


Selon Omdia, entre 2019 et 2022, les revenus des chaînes FAST (Free Ad-Support Television) ont été multipliés par 20 et d’ici 2027, ceux-ci devraient tripler pour atteindre 12 milliards de dollars. Cela dit, la grande majorité de ces revenus provient actuellement du marché américain, où plus de 1 400 chaînes sont offertes au travers de 22 réseaux.


Qu'est-ce que la télé FAST ?

La particularité des chaînes FAST repose sur un modèle gratuit, financé par la publicité.  Elles fournissent à la fois des services de streaming à la demande et en direct via internet. Une étude récente de Rogers indique que les Canadiens acceptent de plus en plus de voir du contenu publicitaire sur les services de diffusion en continu et deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'elles accepteraient de voir des publicités si le contenu était gratuit.

C’est la diffusion en direct des services FAST qui les différencie des autres services AVOD financés par la publicité, tels que Netflix, Discovery Plus et YouTube. Alors que ces plateformes sont entièrement à la demande, les chaînes FAST peuvent également proposer une programmation d’émissions sélectionnées, procurant aux téléspectateurs une expérience de détente, qui a toujours été considérée comme un élément important de la télévision traditionnelle. Alors que les téléspectateurs sont confrontés à une gamme toujours croissante d'options de contenu, cela peut être vu comme une proposition plus attrayante

De plus, les utilisateurs peuvent facilement accéder à ces services sur le web ou par l’entremise d’applications de télévision connectée, et ce, sans avoir l’obligation de créer un compte au préalable.

Au Canada, il n'y a pas autant de chaînes FAST qu'aux États-Unis, mais leur nombre augmente rapidement. Pluto TV, Roku, CBC et Samsung TV Plus proposent actuellement plus de 150 chaînes. La programmation offre plusieurs genres tels que le crime, la comédie et la télé-réalité en plus de chaînes dédiées entièrement à des séries populaires telles que Wipeout, Top Gear et CSI.

 

Auditoire des chaînes FAST

Au Canada, nous avons la chance d'avoir accès à la fois à l'ensemble de données VAM de Numeris ainsi qu’à l'étude de l’OTM*, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de la croissance de l'auditoire et du profil des différents services de diffusion en continu au pays.

Les données VAM nous permettent d'analyser les téléspectateurs de Pluto TV, Roku Channel et Samsung TV Plus. Cet ensemble de données comprend à la fois des éléments de streaming à la demande et en direct.

Avant tout, il est important de contextualiser l'écoute de ces chaînes dans l'ensemble de la consommation vidéo. À l’aide d’InstarVAM**, nous avons analysé les données VAM du 27 mars au 25 juin. Nous pouvons constater que l'écoute des chaînes linéaires et de la BVOD reste importante et représente un peu moins de 70% de l'ensemble de l'écoute sur les marchés déclarés de l'Ontario et du Québec Francophone. (Pour plus d'informations sur l'importance de la télévision linéaire, voir notre blog précédent ici).

Part de l'écoute

 

Si l'on retire les chaînes linéaires et que l'on analyse uniquement la diffusion en continu, la part combinée des quatre chaînes FAST énumérées ci-dessus représenterait 0,4 %.
 
Bien que la part d'écoute de ces stations soit très faible, il semble qu'elles suscitent l'intérêt des téléspectateurs canadiens. Au cours des six derniers mois, 3,5 millions de Canadiens des marchés étudiés ont regardé au moins une minute de ces trois services. Cela représente près de 16% de l'échantillon total. Ce chiffre s'élève à près de 19 % si l'on ne considère que les téléspectateurs du marché de l'Ontario.


La dernière étude de l'OTM donne également un aperçu des utilisateurs des chaînes FAST, qui attirent ceux qui ne sont abonnés à aucun service de SVOD, ce qui représente un Canadien sur cinq. Parmi ce groupe, 8 % ont déclaré avoir regardé du contenu FAST au cours du dernier mois.

De plus, toujours selon la dernière étude de l'OTM, le pourcentage d'abonnés à des services de SVOD commence à diminuer. Si cette tendance se maintient, il sera intéressant d’observer si l’une des conséquences directes sera la croissance de l'écoute de la télé FAST.

 

Pourcentage d'abonnés à la SVOD (Total Canada)


 

L'intérêt pour les annonceurs

Tout d'abord, la spécificité du contenu de ces chaînes permet une publicité très ciblée et des opportunités d'intégration.

De plus, les chaînes FAST ont le potentiel d'expérimenter de nouveaux formats publicitaires. Des éléments interactifs tels que l'ajout d'un code QR à la publicité permettent aux téléspectateurs de consulter plus d'informations sur les produits et les services. En outre, étant donné que les créneaux publicitaires sont plus courts, les publicités ont plus de chances de se démarquer dans un environnement moins chargé.

L'émergence des chaînes FAST marque un nouveau tournant dans la façon dont le public consomme la vidéo, ainsi que dans la manière dont les annonceurs entrent en contact avec les spectateurs. Bien qu'elles en soient encore à leurs débuts au Canada, il sera intéressant de suivre leurs progrès à l'aide des ensembles de données dont nous disposons.

 


*L’Observateur des technologies médias (OTM) est le premier outil de recherche pour l’adoption et l’utilisation des technologies médias au Canada et contient une mine d'informations sur les habitudes en matière de streaming audio et vidéo.


**InstarVAM est notre application hébergée qui permet aux utilisateurs d'analyser le contenu vidéo linéaire et numérique sur toutes les plateformes.

 

N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez obtenir plus d'informations sur InstarVAM ou sur l’Observateur des technologies médias.